lundi 29 novembre 2010

Under Byen, live Aarhus 26 nov 2010


La Guiness est une bière dont on peut se régaler un peu partout dans le monde. Elle est partout la même, sortie des mêmes fûts quelque part à Dublin. Et pourtant tous ceux qui ont fait l’expérience s’accordent à dire que c’est dégustée dans un bon pub Dublinois qu’elle dégage le meilleur de ses arômes.
Cela n’a probablement rien de rationnel et n’ayons pas peur des mots, la rencontre du produit et de son environnement naturel relève de la magie.

Il en est de même pour les groupes Danois et en l’occurrence pour Under Byen.
Plutôt que l’exemple de la bière j’aurais certes pu faire l’analogie avec les grands singes qui semblent si pathétiques à voir enfermés dans des zoos alors que lâchés dans la jungle Congolaise ils dégagent une grâce infinie. Oui, j’aurais pu mais faire le rapprochement entre la divine Henriette Sennenvaldt et un gorille m’a semblé pour le moins goujat c’est pourquoi j’ai choisi la Guiness (ce qui est tout de suite autrement plus élégant).


Voir Under Byen évoluer en ses terres est une expérience inouïe, un trip émotionnel unique pour le fan pathologique que je suis. J’avais déjà réalisé ce voyage en 2007 et assisté à trois shows ; il me tardait depuis de rééditer ce pèlerinage.
Une tournée automnale du groupe un peu partout au Danemark a été l’occasion rêvée et ce d’autant plus que deux dates se succédaient à Aarhus puis Copenhague les 27 et 28 novembre. Je n’avais jamais mis les pieds dans la première ville et Copenhague était un rendez-vous inévitable. J’ai donc coché ces deux dates et m’en suis envolé vers les austères contrées nordiques tout juste armé de mon appareil photo et d’une motivation sans faille. Car rien à faire et même après avoir vu une douzaine de concerts d’Under Byen mon enthousiasme quasi juvénile est toujours intact et l’excitation palpable dés que les lumières s’éteignent et que les premières notes commencent.

Rien ne semblait devoir gâcher cet événement puisque même la météo a développé des trésors d’inventivité pour permettre au touriste lambda d’immédiatement s’immerger dans une ambiance nordique : froid et neige m’attendaient dés la descente de l’avion, offrant à la vue une Copenhague de carte postale certes terriblement cliché mais absolument délicieuse. Une promenade nocturne et glaciale à la rencontre de la petite sirène finit de m’immerger dans une ambiance propice à cette délicieuse mélancolie qui émane de la musique d’Under Byen.

Et puisque l’on parle de musique, allons-y pour les deux concerts. Le concert du vendredi 26 avait lieu à la splendide Muzikhuset de Aarhus dans une des ses nombreuses salles de spectacle, en l’occurrence la Rytmisk Sal (450 places assises).

Je me méfie des concerts solo qui ont parfois tendance à me plonger dans un ennui poli. Heureusement ce n’est pas une règle définitive et je dois dire que seul sur scène, le très sympathique Rolf Hansen a ravi le public en ouverture de soirée avec les chansons délicates de son projet Il Tempo Gigante. Une très belle découverte que cet homme-orchestre qui se sample en live pour aboutir à des morceaux d’une grande richesse. Ahlala qu’elles sont belles ces voix qui s’ajoutent au fur et à mesure pour obtenir des trésors d’harmonie et de douceur.
J’avais beau attendre Henriette et ses amis avec impatience, la grosse demi-heure en compagnie de ce génial troubadour m’a semblée bien trop courte. J’espère que le bonhomme pourra un jour venir nous visiter en France
En attendant, un premier album est en chargement sur itunes. Vivement qu’il soit disponible dans un format physique !!


Stine Sorensen manque toujours à l’appel à la batterie, toute occupée à élever ses enfants et à suivre des études, et c’est donc en sextet qu’Under Byen a donné ce concert comme depuis le début de l’année. Morten Larsen a comblé cette absence en faisant ses parties classiques plus les percussions généralement jouées par Stine.
L’absence d’une deuxième batterie m’avait gêné lors des concerts de Bruges et Paris en mars. Cette fois il me semble que le groupe a réussi à palier cette perte en grande partie grâce au travail de Morten toujours impeccable derrière les fûts. J’ai d’ailleurs passé la majeure partie du concert à le regarder jouer. Aujourd’hui seul son talent éclate au grand jour, c’est amplement mérité. Son jeu humble fourmille de détails et de trouvailles passionnantes à décortiquer.
J’espère revoir un jour Stine dans le groupe mai je ne parierais pas beaucoup sur cette possibilité.
La prestation de ce soir a encore été de grande qualité, le groupe insuffle toujours cette intensité sans égale dans chacune de ses concerts, quels que soient les problèmes qui peuvent venir les perturber ici ou là. La basse de Sara Saxild a gagné en lourdeur depuis Al ter tabt et ses lignes bien claquées assurent un groove finalement assez récent chez Under Byen. Les autres membres ont assuré leur partition avec une mention spéciale à Nils qui s’est déchaîné sur « Unoder », comme possédé. Henriette, toujours effacée et perdue derrière les fumigènes a parfaitement joué son rôle d’âme insaisissable. Sa présence si énigmatique et farouche est définitivement et paradoxalement un atout dans le dispositif visuel du groupe.
Ce fut donc un concert classique d’Under Byen avec néanmoins un bémol en ce qui concerne le volume sonore. J’ai ainsi vu pas mal de gens se boucher les oreilles, voire quitter la salle lorsque le groupe a joué ses parties les plus puissantes ( Film og omvendt a encore été apocalyptique avec ses lumières aveuglantes)

Setlist :
Konstant
Pilot
Plantage
Onkel
Film og omvendt
Af samme stof som stof
Protokol
Heftig
Kapitel1
Det er mig des heolder Traerne sammen

Rappel:
8
Unoder


Setlist Il tempo Gigante:
Level Up
Blue Bird
Lost Something Good
She Is The River



Il tempo Gigante













Les premières images sont de moi à l'exception de la première et de la dernière qui sont de Michael Boe Laigaard

jeudi 18 novembre 2010

Our Broken Garden à L'Européen, 16/11/2010


Qui dira le bonheur de vivre dans une région musicalement sinistrée ?
Pas moi, faut quand même pas abuser.
Ceci posé et comme je suis d’humeur très positive en cette saison chaude et ensoleillée, je trouve que cette carence en concerts de qualité a pour intérêt de ne pas blaser l’amateur de salles obscures.
C’est donc avec une excitation toute juvénile que je me suis préparé à la venue d’Our Broken Garden à Paris ce 16 novembre 2010. Combien de « yahoooo ! » et autres « yiiiipee ! » ont ainsi fleuri sur mon mur facebook accolés à des liens évoquant ce show (j’ai arrêté de compter à 350 rien que pour les 3 jours précédant l’événement)?

La formation live de nos Danois préférés est variable selon les concerts et ce soir c’est la formation classique qui nous était proposée avec Anna Brønstedt (chant), Søren Bigum (guitare), Moggie Johnson (basse) et Poul Terkildsen (batterie).
En trente minutes chrono (première partie oblige) OBG a dévoilé les titres de son nouvel album, Golden Sea, récemment sorti sur le label Bella Union. Un album certes un peu plus punchy que le précédent mais toujours empreint de cette atmosphère vaporeuse, onirique et vaguement inquiétante sur laquelle s’est bâtie l’identité du groupe.

Sans être doué d’un quelconque don de télépathie je pense pouvoir affirmer que le nombreux public de l’Européen a été conquis par la prestation du groupe. D’ailleurs, comment aurait t’il pu résister à la finesse des mélodies et à la douceur des arrangements si typiques de ce courant pop venu du Nord ?
Anna est une chanteuse magique qui séduirait le pire fan de death metal avec son filet de voix si pur et si fragile. Elle fait partie des artistes qui ont ce don de pouvoir s’affirmer sur scène tout en gardant beaucoup de discrétion. C’est ce savant mélange de douceur et d’assurance qui lui permettent d’emmener le public dans ses rêves sombres mais jamais tristes. Ses trois compères ne sont pas en reste et accompagnent à merveille ce voyage.

Bref ce fut un concert magnifique mais bien trop court (7 ou 8 titres c'est rageant). On ne peut plus souhaiter à Our Broken Garden que de revenir nous voir en tête d’affiche pour nous assurer un spectacle entier qui à coup sur nous refera décoller et voler haut, très haut.

Et la tête d'affiche en question dans tout ça?
Eh bien la star de la soirée était la douce folkeuse Américaine Emily Jane White. Une belle prestation (quelle voix!) mais un manque d'énergie un peu lassant à la longue. Un peu plus de patate n’aurait pas nui à ses jolies mélodies.










Les photos du concert a été faite par Sarah du site le Hiboo. Merci à elle pour ces magnifiques clichés.
© Sarah - Le HibOO