mercredi 22 février 2012

Lamb Paris café de la Danse 18 fevrier 2012



Comme la plupart des meilleurs groupes de pop, Lamb n'a jamais vraiment rencontré le succès dans nos contrées sans qu'on puisse vraiment expliquer pourquoi. C'est bien dommage tant pour eux que pour nous mais ce n'était pas une raison pour bouder notre plaisir à l'occasion de leur tournée d'hiver qui se terminait à Paris.
Après 15 ans de carrière et 5 albums en commun, nos gentils agneaux Anglais s'en revenaient en effet arpenter les salles Françaises pour le plus grand bonheur de leurs fans. Bon et pour être tout à fait honnête ils ont essentiellement arpenté les pavé du quartier Bastille puisque leur unique date hexagonale avait lieu au Café de la Danse ("pas de marché pour nous en France", se marrait Andy Barlow).

Et visiblement les fans du groupe s'étaient tous réunis ce soir dans la petite salle du 11ème arrondissement, prêts à mettre le feu en l'honneur de leur groupe fétiche. Drôle de salle que le Café de la Danse et ses places majoritairement assises qui peuvent faire craindre un spectacle gnangnan pour public fatigué. La fosse est quant à elle réduite à son minimum syndical et ressemble plus à un couloir qu'à un espace de danse. Dés lors le souvenir de concerts d'Under Byen et Our Broken Garden en Belgique m'a d'emblée donné des bouffées d'angoisse.
De fait la première partie assurée par le Britannique Jay Leighton s'est déroulée devant une salle déjà bien garnie et un public sagement assis même dans la fosse. Il faut avouer la musique du bonhomme n'avait que peu de chance de provoquer des mouvements de foule. Toutefois ses quelques comptines folk sages et plutôt très bien interprétées ont emporté l'adhésion des spectateurs qui ont applaudi avec enthousiasme à la fin de cette première première partie.



Avec the Ramona Flowers l'ambiance s'est très vite réchauffée et l'excellent chanteur rondouillard aux faux airs d'Eric Burdon version 2012 a fini par demander aux personnes des gradins de se lever pour faire la fête avec eux en fin de show.
Bonne surprise que ce groupe produit par Andy Barlow et qui doit réaliser son premier album à l'été 2012. Parfaitement inconnus pour la très grande majorité du public les Ramona Flowers n'ont eu aucun mal à se mettre tout le monde dans la poche grâce à sa pop puissante, subtile et variée. Leurs deux derniers titres très enlevés "Bass will find you" et "Control" se sont achevés dans une parfaite communion avec la foule qui leur a assuré un véritable triomphe lorsqu'ils ont quitté la scène. Je n'étais venu QUE pour Lamb, me contrefoutais à priori de qui pouvait leur ouvrir la soirée et pourtant j'aurais bien écouté quelques titres de plus.
Il faudra suivre ces jeunes gens de très près et espérer qu'ils reviendront bientôt jouer en France.




Après cette mise en bouche on ne peut plus efficace les stars de la soirée ont pu arriver sur la scène devant un public déjà chauffé à blanc. Je connais le groupe depuis une quinzaine d'années et ai du écouter leur musique un bon millier d'heures mais c'est la première fois que je les voyais sur scène. C'est donc peu dire que j’espérais un bon show sans pour autant m'attendre à une telle orgie musicale, une telle communion.
La complémentarité musicale de Lou Rhodes et Andy Barlow qui s'écoute sur disque se trouve être exactement la même sur scène: à l'élégance naturelle et la retenue de Lou répond l'enthousiasme débridé d'Andy qui hurle, saute et harangue l'audience du début à la fin du concert. Le fidèle Jon Thorne concentré et passionné se jette quant à lui à 100% dans chaque note qu'il sort de sa contrebasse.

Constituée de seize titres la setlist fait la part belle au dernier album en date des Mancunéens, immaculé "5" sur lequel ils semblent s'être offert sinon une nouvelle virginité du moins un salutaire retour aux sources (une musique recentrée sur l'association voix/rythmes électroniques).
Pas de marché pour Lamb en France disait donc Andy. Les quelques 500 personnes présentes ce soir représentent donc une niche certes minime mais pas pour autant négligeable tant elles se sont évertuées à faire autant de bruit qu'un stade! Quelle surprise et quel plaisir de constater que la musique raffinée de Lamb pouvait déclencher une telle passion en concert. Le groupe lui-même a semblé ému par cet accueil et Andy y est allé de sa petite larme après "Gorecki".

L'ambiance était électrique, c'est acquis mais quid de la performance musicale du trio? En se retrouvant en 2009 Lou et Andy ont laissé de côté le groupe qu'ils avaient constitué au cours des années et qui avait fini par diluer l’essence de leur musique dans une pop presque banale. L'album plus que moyen"Between Darkness & Wonder" de 2003 en était la preuve et c'est fort logiquement que c'est le seul album dont aucun titre n'a été joué ce soir. Aux oubliettes donc la batterie et la guitare, seul l'inamovible Jon Thorne les accompagne dorénavant. Lamb c'est avant tout le duo créateur mais les basses de Thorne en sont un élément indispensable au même titre que les beats de Barlow.
Cette formule beats/basse/voix parfaitement rodée a été absolument parfaite tout au long du set. Visiblement heureuse et à l'aise Lou a promené avec une grande facilité sa voix douce et rauque reconnaissable entre mille. Tour à tour émouvante, langoureuse ou puissante elle a illuminé le Café de la danse de son talent. Définitivement une de mes chanteuses favorites. Le gentil Andy a eu beau sauter dans tous les sens et haranguer le public, rien n'y fit mon regard ne pouvait que rarement se détacher de la diva campée derrière son micro.

Et pourtant il se démène le sieur Barlow. L'entertainer du groupe c'est lui, c'est lui qui alimente la fièvre hystérique de l'audience en la faisant participer au spectacle. Étant plus habitué à la sobriété de mes groupes Danois j'ai été enchanté de voir nos Anglais discuter avec nous entre les chansons, voire discuter le bout de gras de temps en temps. Ma voisine me fit d'ailleurs la remarque qu'on avait l'impression de voir un concert privé tant la proximité était palpable.
Et notre brave producteur poussa l'échange jusqu'à se lancer dans un slam à la fin de "Gorecki", histoire d'aller serrer la pince de l'ingénieur du son au niveau de la console!

Là se situe la magie de ce groupe sur scène, cette facilité à entrer en communion avec les fans sans qu'à aucun moment cela semble surjoué: Lamb était heureux d'être sur scène avec nous et n'a cessé de l'exprimer tout le temps de ce moment d'exception. Les larmes d'Andy et le grand sourire de Lou se sont mêlés à ceux des fans.

Bref cette soirée vient de prendre sa place dans le top 3 de mes meilleurs souvenirs de concert sinon mieux.
Revenez donc arpenter plus souvent les routes de France braves agneaux!!!













setlist LAMB (pas mal de chansons ont été filmées, cliquez sur les titres):

Intro (Soft mistake)
Another language
Little things
Butterfly effect
Gabriel
Existential itch
Strong the root
Rounds
She walks
Alien
God bless
Wise enough
Build a fire
Gorecki
----
What sound
B-Line
Trans fatty acid





Setlist The Ramona Flowers:

Intro/Modern World
Dismantle and rebuild
Lust and lies
Vultures Call
The Spirit
Bass will find you
Control


Quelques liens vers de belles photos:
Rachel Bywater
Olivier Hoffschir
Et le lien vers mon album

Quelques jolies chros:
Artemissia Gold
Une mémoire d'éléphant
Mael Hardbriche