mercredi 31 mars 2010

GET WELL SOON au Cactus Club, Brugges 14 mars 2010 et à La Cigale, Paris 16 mars 2010


Je ne vais pas mentir, je ne connaissais pas la moindre chanson de la bande de Konstantin Gropper une semaine avant de me déplacer pour le premier show.

Je me suis donc farci en boucle le dernier album Vexations pendant quelques jours, histoire de me faire une bonne idée de ce à quoi pourrait ressembler la prestation des Allemands en première partie d'Under Byen. Cette débauche de pop lyrique et démesurément ambitieuse m’a tellement emballé que je me suis empressé de commander l’édition double cd de l’album et c’est donc en toute confiance que je m’en suis allé arpenter les terres Belges.

Confiant, je l’étais mais bon, malgré tout leur talent j’avais du mal à imaginer que Get Well Soon puisse me laisser un grand souvenir: de mémoire de groupie des Danois, tous les groupes que j’ai pu voir passer avant ou après ont paru purement anecdotiques et je dois retourner voir mes billets d’entrée pour me souvenir leurs noms (exception faite pour Our Broken Garden parce que, parce que, bon). C’est ce que j’appelle l’effet Under Byen .

Bref d’entrée de concert j’ai été agréablement surpris par l’excellence du son, à la fois puissant et clair. Et je fus donc embarqué pour une bonne heure dans l’univers de Konstantin et de ses cinq compagnons.
Je ne sais vraiment pas si les comparaisons avec Radiohead ou Arcade Fire se justifient mais Get Well Soon sait aujourd’hui imposer un style qui lui est propre, un savant mélange entre envolées fiévreuses (issues essentiellement du premier album dont un imparable If this hat is missing) et moments plus posés (A voice in the Louvres notamment ou Tick tack pendant lequel le groupe laisse Konstantin et sa sœur seuls sur scène).

La voix de Konstantin était d’une justesse imparable et bien aidée par des musiciens jouant avec une cohésion rare. Tout cela était donc extrêmement bien joué, peut être trop carré pour déclencher la folie des premiers concerts d’Arcade Fire par exemple mais comment pouvait-il en être autrement avec des projections vidéos qui demandaient une synchronisation parfaite avec le son (les chœurs du fabuleux We are Ghosts par exemple étaient diffusés par la vidéo)?

Aaah ces vidéos, elles n’ont pas fini de faire débat je pense ! Personnellement je ne pense pas qu’elles dispersent le public de la prestation live, bien au contraire. J’avais rarement vu la vidéo utilisée aussi intelligemment dans un concert. D’une beauté à couper le souffle, elles se marient à la musique live et créent une admirable fusion (l’inquiétant clip d’Angry young man ou We are Ghosts, donc et les gros plans de Konstantin captés live par une petite caméra située au niveau de son micro).

En conclusion, Get Well Soon a produit ce soir-là une prestation de premier ordre et a su déjouer l’effet Under Byen (à tel point que les pauvres Danois ont paru bien fades en comparaison, mais c’est une autre histoire).
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Fort du souvenir enthousiasmant de cette découverte c’est avec une belle excitation que je suis retourné voir Get Well Soon deux jours plus tard et à Paris cette fois dans la très belle Cigale.
Cette vieille salle de spectacle est l’écrin rêvé pour la musique de Gropper, on la croirait avoir été créée pour cela (démagogie ou sincérité, Konstantin a d’ailleurs déclaré que cette salle était un de ses endroits préférés).

Les sympathiques Américains de Musée Mécanique ont ouvert la soirée avec leur folk West Coast très propre et franchement agréable. Bon, on ne peut pas appeler ça « chauffer une salle », leur musique n’ayant pas pour vocation de déclencher la furie mais pas grave, de toute façon le public était visiblement déjà prêt à en découdre avec les Allemands. Après le départ du trio sous les applaudissements, Get Well Soon a pu s’approprier la scène et mettre à genoux une foule enthousiaste.
Reprenant la setlist du Cactus Club, le groupe a eu la bonne idée de rajouter une touche d’énergie supplémentaire qui a enflammé la Cigale ( Lost !…, If this hat is missing… encore une fois impeccables).

Après environ 1h 45 le groupe a achevé sa prestation par un quatrième et ultime rappel I sold my hands… habité. Les 800 privilégiés qui ont assisté à ce merveilleux concert ont très lentement quitté la salle comme pour prolonger encore cet instant de magie.

Comment dés lors ne pas placer ce concert dans le top5 de mes expériences live ?
Il me tarde déjà de revoir Konstantin, sa sœurette et leurs amis offrir un tel moment de bonheur.
J’espère maintenant en retrouver une trace (le concert semble avoir été partiellement filmé et un car Radio France campait devant l’entrée).


Setlist :

Seneca’s silence
People magazine front cover
We are free
5 steps/7 swords
A voice in the Louvre
Listen! Those lose lost at sea sing a song on Christmas day
Werner Herzog gets shot
That love
If this hat is missing I have gone hunting
We are ghosts
A burial at sea
Ticktack! Goes my automatic heart
Angry young man
We are the Roman Empire

(rappels à La Cigale)
Jesus etc. (reprise de Wilco) avec Musée Mécanique
Help to prevent forest-fires
Lost in the mountains of the heart
I sold my hands for food so please feed me

Bienvenue

"Ô le beau blog que voila!" dira avec une grande indulgence le visiteur généreux que tu es.
Et tu auras raison car il sera question ici de musiques enivrantes, d'artistes possédés et d'albums plus passionnants les uns que les autres.

Cette page ne sera que calme, luxe, volupté et cui-cui d'oiseaux sauf quand il s'agira de brutalité bestiale, de dissonances rédhibitoires voire de cris effrayés de jeunes vierges sacrifiées (ce qui sera plus rare mais terriblement plus vendeur).
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Ah, petit Veinard que tu es, va!


(*) Toi aussi, ami rastaquouère, retrouve la verve de ma plume dans ta langue maternelle grâce à l'extraordinaire qualité du traducteur Google qui restitue avec une maestria confondante toutes les subtilités, qui en anglais, qui en polonais ou javanais ("You too, friend adventurer, finds the vein of my pen in your native language thanks to the extraordinary quality of Google translator, who renders a masterful confusing subtleties, which in English, which in Polish or Javanese")